Bourgogne-Franche-Comté Face au réchauffement climatique

La sécheresse 2022 a mis à mal les cultures, avec des rendements moyens en maïs et décevants pour le soja. À l’inverse, le tournesol a tiré son épingle du jeu et fait son retour dans l'assolement. « On peut imaginer que les surfaces de maïs et de soja pourraient baisser de 10 % et que le tournesol progresserait », déclare Marius Boivin, directeur appros du groupe Terre Comtoise. Pour lui, l'enjeu qui s'ajoute à celui de l'énergie, c'est de travailler de nouvelles cultures : « Les stress climatiques vont s’accentuer, on a vécu un été très sec et il faut qu’on s’adapte à ça. »

Mobiliser les forces R&D

Face au changement climatique, les coopératives la jouent collectif. En 2022, l'alliance BFC a mis en place un service R&D, une façon de mutualiser l'ensemble des services techniques des trois coops Bourgogne du Sud, Dijon céréales et Terre Comtoise. Avec deux plateformes en Côte-d’Or (Aiserey, Baigneux-les-Juifs) et bientôt une troisième, la recherche de nouvelles cultures continue, notamment sur les cultures pérennes, cosmétiques, aromatiques, médicinales ou encore l'arboriculture. « Nous nous inspirons de ce qui se produit au Sud, précise Didier Lenoir, président de Dijon céréales. On s'aperçoit qu'il y a des demandes des industriels qui souhaitent relocaliser leurs approvisionnements. » La relocalisation des vergers engendre une réorganisation du réseau hydrique sur le territoire : « Ça va être un vrai sujet, ce schéma de culture nous amène à une vraie réflexion autour de l'eau », souligne Christophe Richardot, directeur général de Dijon céréales. Dans l'Yonne, un travail collectif s'est également créé entre Arvalis, Terres Inovia, la chambre d'agriculture et SeineYonne, l'union des coopératives Ynovae et 110 Bourgogne. Le groupe de partenaires a implanté XP'Bio 89, une plateforme expérimentale en agriculture biologique où des essais variétaux, de mélanges de culture, de fertilisation et de densité sont réalisés.

Vers la sobriété des process

En 2022, Terre Comtoise a accéléré la mise en place de panneaux solaires. « On a couvert le siège social, on a également fait des ombrières en panneaux solaires pour les voitures et on a totalement couvert notre dépôt central de Dannemarie-sur-Crète (Doubs), informe Marius Boivin. Le projet continue pour en mettre au maximum sur tous les dépôts possibles afin qu'on puisse passer en autoconsommation. » La coopérative travaille également sur la sobriété de ses process et a mis en place au mois d'août une task force dédiée à cette réflexion. Une réflexion menée également par Bresson, dont les travaux pour moderniser les équipements des silos avec du matériel moins gourmand en énergie ont été retardés par le Covid et qui, aujourd'hui, arrivent à point nommé. Une volonté que l'on retrouve aussi chez Bourgogne du Sud, qui souhaite moderniser ses outils et ses plateformes avec la mise en place d'outils d'interface et d'équipements plus économes, comme les groupes froids.